Les sociétés d’autoroutes s’insurgent contre le 1er rapport du régulateur

6 août 2016

L’Association des sociétés françaises d’autoroute (Asfa) a dénoncé « le caractère tendancieux » du rapport annuel de l’Arafer dans lequel le nouveau gendarme de l’autoroute s’est interrogé sur l’attribution des marchés de travaux à des sociétés de BTP liées aux réseaux autoroutiers.

Dans son premier rapport annuel sur le sujet, publié le 29 juillet, l’Arafer -qui a pris le relais de la Commission nationale des marchés en tant qu’Autorité de régulation des autoroutes- s’est interrogée sur des « écarts de prix » entre les coûts estimés et réels des marchés passés par les sociétés concessionnaires, et un « niveau élevé » d’attribution de ces marchés aux filiales de BTP des maisons-mères des concessionnaires.

Les sociétés concessionnaires « s’étonnent (…) du fait qu’assez systématiquement, les informations recueillies dans ce contrôle soient présentées d’une façon qui nourrit l’interrogation, voire alimentent une certaine suspicion à l’égard des procédures de passation des marchés », a écrit le président de l’Asfa Jean Mesqui dans un courrier en date du 29 juillet, publié vendredi et adressé à Bernard Roman, le président de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières.

« La critique de la prépondérance du critère prix dans le choix des attributaires paraît étonnante, alors même que les dossiers d’appel d’offres par nature très détaillés (…) laissent peu de champ à l’expression d’autres critères », poursuit-il.

Les sociétés autoroutières (dont font partie des filiales des groupes Vinci et Eiffage) s’inquiètent également « de la présentation insidieuse mettant en valeur une soi-disant prépondérance des entreprises liées (NDLR : appartenant au même groupe), qui ne peut évidemment se considérer sur la seule année 2015 ».

Elles regrettent par ailleurs « la publication du rapport dans la presse et sur internet sans même qu’il y ait eu information préalable des concessionnaires ».
Qualifiant le rapport de « procès d’intention qui ne dit pas son nom » et dénonçant « le caractère tendancieux du texte », M. Mesqui a demandé à M. Roman une audition à la rentrée de septembre.

Filiales pour la plupart des géants français du BTP Eiffage et Vinci, ainsi que de l’espagnol Abertis, les sociétés concessionaires d’autoroutes (SCA) exploitent plus de 9.000 kilomètres d’autoroutes en France, sur un total d’environ 12 000 km.