Réformer la SNCF, oui, c’est possible ! (encadré)

23 février 2018

Les expériences européennes

La France a tout fait pour reculer l’ouverture sur ses lignes de train alors que la Suède, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne ont mis en place cette demande européenne depuis vingt ans. Et personne ne s’en plaint, selon les données que diffuse l’Arafer, l’autorité qui régule le secteur des transports, auprès des parlementaires français. Surprise, c’est l’exemple le plus décrié qui est devenu au fil des ans l’un des meilleurs élèves de la classe.

Le réseau britannique, privatisé en 1994, est désormais le plus moderne du continent, et le plus sûr, derrière le Luxembourg. Mais en 2003, l’Etat a repris le contrôle de Network Rail et a depuis investi en moyenne 4 milliards d’euros par an dans sa modernisation. Les lignes de train restent, elles, privées et, point noir, le prix des billets a augmenté de 25% hors inflation depuis 1995.

En Italie, en revanche, les tarifs de la grande vitesse ont baissé de 40% entre 2011 et 2017, grâce à la concurrence entre Trenitalia et Italo, toutes deux bénéficiaires, et une réduction de 30% sur le tarif des péages des voies. En Allemagne, la Deutsche Bahn a baissé ses coûts de 20% à 30% selon les réseaux et elle a pu garder 70% de parts de marché. Le français Transdev est devenu le N°2 du marché, avec 8% du trafic. Pas de miracles : les Allemands se plaignent beaucoup des retards de leur chère DB… Enfin, l’Arafer souligne une baisse des prix de 40% dans la petite république tchèque, et une envolée de la fréquentation depuis l’arrivée de la concurrence en 2007.